10 jeunes francophones (France, Canada/Québec, Burkina Faso, Maroc et Haïti) se sont retrouvés au Québec, du 5 au 9 octobre,  pour faire le bilan des évaluations nationales et préparer la rédaction du Livre Blanc dans le cadre du projet intitulé La jeunesse francophone pour l’eau. Retour sur une mission accomplie brillamment par les participants ! 

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Rappel : qu’est ce que La jeunesse francophone pour l’eau ?

En perspective de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) et le Global Water Partnership (GWP) ont initié le projet La jeunesse francophone pour l’eau. En collaboration avec le Secrétariat international de l’eau via son Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’eau (PMJE) et le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international français, l’OFQJ et le GWP soutiennent l’engagement de dizaines de jeunes experts internationaux francophones en eau qui mobilisent des centaines de jeunes sur leurs territoires. Ils représentent la voix de la jeunesse francophone tout au long de l’année 2015 et au delà.

Ils participent, via ce projet, à plusieurs rencontres internationales dans le domaine de l’environnement tout au long de l’année et mènent des évaluations nationales au niveau local.  Le résultat de tout cela sera formulé dans un Livre Blanc, recueil de constats et de recommandations,  qui sera produit à Paris en marge de la COY11 et porté à la COP21.

Le défi des jeunes est de taille puisqu’il s’agit de favoriser l’implication des jeunes dans les processus de décision liés à l’environnement. 

Les jeunes passent à l’action !

Les participants débarquent dimanche 4 octobre à Montréal.

Le défi est grand : ils doivent mettre en commun les travaux des enquêtes nationales des 11 pays  ayant participé au projet, préparer la méthodologie pour la rédaction du Livre Blanc prévue à Paris en marge de la COY11 et pour finir, rédiger l’engagement jeunesse pour la COP21. En marge de ces ateliers de travail et pour nourrir leur réflexion, des visites de terrain et des rencontres de partenaires québécois impliqués dans le domaine de l’environnement et du développement durable sont au programme.

Une semaine d’échange et de travail

Lundi matin, le décalage horaire en faveur du groupe, dès 9h00 c’est l’ouverture de la semaine de travail avec la présence de deux invités : Anaëlle Caplain de la COY11 Montréalaise et Nitany Gueyes de la délégation de l’Université de Sherbrooke accréditée à la COP 21. 

Après un tour de table de présentation et une introduction de la semaine menée par Nadia Imgharen de l’OFQJ et Laurie Fourneaux du Secrétariat International de l’Eau (SIE), Anaëlle Caplain de la COY11 Montréal présente l’idée de la COY11 ainsi que celle des « COY locales » abordant des enjeux plus connectés au niveau territorial. Nous apprenons par exemple que 500 personnes sont attendues à la COY locale Amérique du nord à Montréal du 26 au 29 novembre prochain.

Après quelques échanges et la pause ‘diner’ (c’est à le dire déjeuner au Québec), les participants analysent les 11 évaluations nationales – France, Canada/Québec, Burkina Faso, Haïti, Cameroun, Togo, Tunisie, Tchad, Cap Vert, Mali et Madagascar – afin de les présenter oralement au groupe. L’après midi de travail est plus longue que prévue tant les évaluations nationales sont riches et les échanges entre les participants intenses.

Cette synthèse commune des effets du changement climatique dans chaque pays, des besoins et des suggestions pour y répondre en tant que ‘jeune engagé’ marque le début de la semaine de réflexion.

En fin de journée, le décalage horaire, cette fois en défaveur de la délégation fait son effet. Le rendez-vous pour poursuivre les travaux le lendemain est vite fixé.

Mardi matin, après un temps de préparation, les participants présentent tour à tour, à l’aide de post-it, les thématiques qu’ils retrouvent dans les enquêtes nationales, celles qui reviennent le plus souvent. Après quelques discussions, la difficulté de se positionner sur quatre priorités communes à partir d’enjeux locaux est dépassée.

Les thématiques prioritaires que la délégation retient pour la rédaction du Livre Blanc à Paris en marge de la COY11 sont :

– Santé Publique

– Agriculture et Sécurité alimentaire

– Partage des ressources en eau

– Adaptation et résilience

Mercredi, dès 8h00, malgré le décalage horaire de moins en moins « utile », les participants développent et approfondissent les quatre thématiques déterminées la veille.

Le repas du midi est pris dans le car : direction la ville de Québec.

Certains, profitent de ce temps de trajet pour travailler.

Aussitôt arrivé à Québec la délégation se dirige vers le Musée de la civilisation pour assister à une conférence organisée dans le cadre des French Ameri-Can Climate Talks (FACTS) intitulée « L’Arctique, sentinelle du réchauffement climatique » et animée par Joël Leblanc, journaliste scientifique à Québec Science. Après l’intervention notamment du Premier ministre québécois, M. Philippe Couillard et du Consul général de France à Québec, M. Nicolas Chibaeff, les quatre conférenciers permettent à l’assemblée de prendre toute la mesure et les enjeux du réchauffement climatique sur l’Arctique.

Jeudi matin, le lancement du premier atelier sur l’engagement mondial de la jeunesse dans le cadre de l’agenda des solutions pour la COP21 est lancé. Ce dernier est élaboré dans le cadre de La jeunesse francophone pour l’eau et sera porté lors de Paris Climat 2015 par Asma Bachikh, présidente du PMJE et ancienne participante OFQJ sur les questions d’entrepreneuriat.

La matinée est longue et riche en échange Le débat est lancé. La réflexion aussi.

Déjeuner pris sur le pouce en marchant vers le Parlement du Québec où une visite privée est programmée. Celle-ci permet aux participants (qui n’étaient jamais venu au Québec auparavant) de comprendre l’histoire politique de la province.

Une heure après, direction la Promenade de Champlain où un représentant de la Commission de la Capitale nationale du Québec propose une visite guidée. Cette visite de terrain permet à la délégation de s’informer un peu plus sur le bassin versant de la région. Le fleuve Saint-Laurent est lui aussi une sacré histoire d’eau !

Une heure après, les participants, à la hâte, se dirigent vers le Centre culture et environnement Frédéric Back où un 5@7 (« rencontre apéro » en québécois) organisé en leur honneur se déroule. Plusieurs structures du domaine de l’environnement basées à Québec sont présentes. Le Consulat général de France de Québec a co-organisé cette rencontre avec la section québécoise de l’OFQJ qui a également accueilli la délégation dans ses locaux, à Montréal puis à Québec pour les ateliers de travail.

Cette soirée de rencontre est également l’occasion de rencontrer trois étudiants de l’université de Sherbrooke dont le projet avait été présenté lundi matin par Nitany Gueyes : il s’agit de Catherine Viens, Paul-Émile Senécal et Kassandra Bellefleur. Paul-Emile présente leur projet pour la COP21 à laquelle ils sont accrédités : « huit étudiants provenant de plusieurs disciplines (politique, droit, administration et génie) de l’UdeS (Université de Sherbrooke) sont mobilisés en vue d’observer et d’analyser les négociations climatiques dans le cadre de la Conférence de Paris sur le climat. L’objectif étant de synthétiser, divulguer et  faire la promotion des informations recueillies.»  A suivre sur Facebook

Le lien est établi avec la délégation et une rencontre est d’ores et déjà prévue à Paris au moment de la COP21.

Vient le moment où Ilias Sawadogo du Burkina Faso présente le projet La jeunesse francophone pour l’eau et au passage il conte la  fameuse légende du colibri :

« Le Colibri est l’un des plus petit sinon le plus petit oiseau de la brousse. Un jour, la brousse était en feu. Alors que tous les grands animaux: l’éléphant, le lion, la girafe allaient puiser l’eau à la rivière pour éteindre le feu, le colibri avec son minuscule bec, s’est aussi mit à faire de même. Étonné de voir le petit oiseau faire comme eux, l’éléphant dit ceci: " petit oiseau, que fais-tu? Laisse nous travailler s’il te plait". Le Colibri de répondre : "Notre demeure à tous, dame brousse est en péril à cause du feu. Alors chacun doit contribuer à éteindre ce feu, donc moi je joue ma partition".

Cette histoire voudrait nous rappeler que dans tous les combats pour le bien être et la sauvegarde de l’humanité et de notre environnement, chaque contribution est importante quelque soit sa taille et son ampleur. 

La jeunesse est à l’image de ce colibri : si petite soit elle, elle peut participer et s’engager elle aussi »  commente Ilias. » 

Vendredi matin, l’engagement jeunesse a été finalisé in extremis. Du moins, au brouillon.

13h30, le car pour Montréal démarre. La délégation continue de peaufiner l’engagement sur la route pluvieuse et grisâtre.

Arrivée à Montréal à 17h00, les participants finissent d’écrire dans le hall de leur hôtel l’engagement et clique enfin sur « envoyer ».

Fatigués mais heureux d’avoir accompli leur mission en si peu de temps, les participants se retrouvent pour un diner de fin qui clôture cette semaine de travail intense.

Samedi, retour des jeunes francophones dans leur pays respectifs.

De retour au pays, Clara Dallon, française, écrit sur la page Facebook du projet : « Alors que j’attendais mon train en Gare de Lyon, je suis tombée sur "Osons, plaidoyer d’un homme libre". En le feuilletant, j’ai pensé à mon cher ami Ilias Sawadogo et son colibri car j’ai pu lire dans le paragraphe consacré à la jeunesse : "A vous, les jeunes, je voudrais donner à méditer ces mots du Dalaï Lama: "Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer le monde, alors faites l’expérience de dormir avec un moustique et vous verrez qui empêche l’autre de dormir." " 

Rendez-vous à Paris à la COY11 et la COP21

Les échanges étaient riches, le décalage entre les différentes situations locales fut souligné notamment par Alexandra, une jeune haïtienne : « il me paraît presque insensé de parler d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les écoles lorsqu’en Haiti, l’école se fait encore dans des espaces ouverts, supportés par 4 poteaux en bois et couverts par  une toiture de tôle ou de paille en double pan. Je suis censée parler d’eau potable et d’assainissement pour ceux qui en ont plus besoin. Ceci est la réalité de nos villes de province, de nos sections communales. Comment alors parler d’eau potable et d’assainissement lorsque les besoins primaires de la population ne sont pas satisfaits? » Voilà toute l’ampleur de la tâche même de la COP21 qui arrive. Toute la délégation en a pris conscience et a compris que si entre eux le débat peut battre son plein et les divergences exister, que  peut bien être la COP21 avec des discussions étatiques avec plus d’une centaine de représentants ?

Les jeunes n’ont pas la prétention de trouver des solutions miracles mais d’apporter une pierre à l’édifice, pierre sans laquelle l’édifice ne peut pas tenir. Le colibri a aussi sa place dans l’engagement et l’implication face au changement climatique.

La jeunesse francophone pour l’eau est une de ces voix des jeunes francophones.

Rendez-vous à Paris du 25 novembre au 2 décembre pour l’entendre.

Si vous souhaitez participer à cette rencontre, contactez : Nadia Imgharen, Chargée de projets Citoyenneté et coopération culturelle pour l’OFQJ: nimgharen@ofqj.org

+ d’infos 

La page FB de La jeunesse francophone pour l’eau

Le site de la COY11

Le site de la COP21

 

Projet initié par : 

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En partenariat avec : 

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10 jeunes francophones (France, Canada/Québec, Burkina Faso, Maroc et Haïti) se sont retrouvés au Québec, du 5 au 9 octobre,  pour faire le bilan des évaluations nationales et préparer la rédaction du Livre Blanc dans le cadre du projet intitulé La jeunesse francophone pour l’eau. Retour sur une mission accomplie brillamment par les participants ! 

Blandine Damien

date de création : 2015-10-15 13:55:14

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