La musique québécoise a un ambassadeur à Paris : Florent Bony, créateur du festival Aurores Montréal à Paris, un ancien participant devenu partenaire de l’OFQJ. Après la fermeture des frontières du Canada et de l’Europe le 17 mars, Florent et son équipe sont restés motivés pendant plusieurs mois pour que la 8e édition de son festival ait lieu en décembre. Il aura fallu se résoudre à annuler l’édition 2020 de cet évènement qui, pendant huit ans, a gagné en ampleur année après année. Aujourd’hui, Florent nous parle de son parcours, de la genèse du festival.

Présentez-vous !

Je m’appelle Florent Bony, je suis le créateur du Festival Aurores Montréal à Paris, festival qui aurait dû fêter sa 8ème édition en décembre 2020.

C’était quand votre première expérience OFQJ ? C’était votre première fois au Québec ?

En 2014, pour M pour Montréal en novembre. Un super festival que j’aimerais beaucoup pouvoir refaire. Ce n’était pas la première fois, car j’étais déjà allé au Festival des Musiques Emergentes à Rouyn Noranda, un an avant la création du Festival et je ne connaissais pas encore l’OFQJ et ses différents dispositifs. Depuis j’y suis retourné une petite dizaine de fois, les premières fois avec le soutien de l’OFQJ… avant de devenir trop vieux 🙂

Vous êtes parti dans le cadre de quelle(s) mission(s) ?

Toujours dans le cadre de la préparation du Festival Aurores Montréal. A l’époque, le festival se déroulait en mai donc novembre était la période idéale pour venir au Québec. Avec Coup de Coeur Francophone et Mundial, la ville de Montréal a trois des plus importants festivals autour de la même période donc c’est important d’y être. Depuis que le festival a lieu fin novembre-début décembre à Paris, j’essaye d’aller une fois au Québec à la bourse RIDEAU et au Phoque Off en février, ce qui coïncide avec le début de ma programmation, puis une fois en été (très souvent aux Francos de Montréal qui est mon festival préféré) pour finaliser la programmation.

Votre souvenir le plus marquant avec l’OFQJ ?

J’en citerai 2, tous les deux la même année, pour les 50 ans de l’OFQJ.

Le concert au New Morning avec Misteur Valaire et Lyre Le Temps pour les 50 ans de l’OFQJ. Le New Morning était plein à craquer et l’ambiance exceptionnelle. Et les rues de Paris étaient pleines de neige ce soir de février.. On a été surpris de voir débarquer autant de monde, on s’attendait pas du tout à un sold-out !

Et en octobre de la même année, le gala LOJIQ où j »ai reçu un prix de l’OFQJ, en tant qu’ancien participant ayant oeuvré à l’échange entre la France et le Québec. Un prix remis des mains de Dany Laferrière après l’un de ses beaux discours dont il a le secret, un moment très émouvant pour moi.

Quelles sont les principales retombées d’une telle expérience pour les participants ?

Pour nous, c’est essentiel d’être présent au Québec au minimum 3 fois par année et évidemment ça nous manque cette année. Ça permet de discuter avec les principales boîtes de productions, de refaire un point avec tous les partenaires, mais aussi de recroiser tous les européens francophones qui ont l’habitude de travailler avec le Québec et on échange beaucoup sur le fait de mutualiser la venue de certains artistes en Europe. Les festivals au Québec sont vraiment très bien organisés et en 4 ou 5 jours, on arrive à rencontrer tous les professionnels qu’on a besoin de rencontrer pour avancer, c’est un gain de temps inestimable.

Et maintenant, avec le Québec, des projets ? Racontez-nous la création d’Aurores Montréal

J’ai créé ce festival par passion, tout simplement. Avec l’envie de faire venir les artistes québécois sur le sol français un peu plus souvent. On ne pensait pas faire plusieurs éditions et aller jusqu’à la 8ème honnêtement. Mais on a eu tellement de beaux retours sur le projet, de la part du public français, des artistes et des partenaires québécois qu’on a eu envie de recommencer chaque année, en améliorant à chaque fois le concept.

Là on est un peu triste de la situation parce qu’on aurait dû être en plein festival mais c’est comme ça, on prend le temps de préparer la suite et c’est sûr qu’on reviendra en 2021 !

Vous êtes désormais un partenaire de l’OFQJ ! ça fait quoi ?

C’est un honneur ! J’ai commencé en tant que participant et maintenant, on travaille ensemble, à imaginer des soirées, des formats qui permettent de faire se rencontrer jeunes professionnels français et québécois. En tant qu’ancien, j’essaye toujours de motiver mes plus jeunes collègues à s’inscrire aux différents dispositifs de l’OFQJ et de partir au Québec.

Avez-vous constaté des différences/similitudes dans les manières de travailler en France ou au Québec ?

Dans la musique qui est évidemment le secteur que je connais le mieux, les différences sont surtout structurelles. Au Québec, le réseau est plus homogène, avec moins de différences hiérarchiques. Tout le monde se connaît et c’est super simple d’aller parler à un.e directeur.rice de label ou de production de spectacles. C’est pour ça que j’aime travailler avec le Québec, les choses se font plus simplement, sans avoir à passer par trop d’intermédiaires. Au Québec, on fait davantage confiance aux jeunes et beaucoup de labels et boîtes de production de spectacles ont été montées par des personnes de moins de 35 ans. J’aime cette mentalité nord-américaine.

Un mot de la fin ? un (ou deux) concerts préféré(s) pour illustrer tout ça ?

C’est encore disponible sur leur site (Arte Concert) alors faîtes-vous plaisir !

On était 20 jours avant le confinement, le 26 février 2020. Patrick Watson, un artiste que j’ai rencontré à Paris il y a 10 ans, quand il venait tout juste de sortir son premier album, est l’une des raisons pour lesquelles on est là aujourd’hui.

 

Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Aurores Montréal - Crédit Guillaume Roujas
Photos : crédit Guillaume Roujas
Share This