En octobre 2021, Manon a sauté le grand pas pour s’engager en service civique international au Québec. Engagée auprès de la structure montréalaise La Rue des Femmes, elle a vécu pendant 10 mois au rythme de cet organisme social et communautaire.

Son service civique, ses missions, et ses témoignages sont à retrouver sur son site internet Goldenturtles.

Quelles étaient les tâches confiées pendant ta mission à La Rue des Femmes ?

Avec l’équipe de jour, nous accueillions les femmes dans le centre et les soutenions dans leur parcours de guérison et de reconstruction. Cela pouvait passer par le biais de tâches et d’activités de la vie quotidienne comme le service du petit-déjeuner et du déjeuner, la préparation de leur lit mais aussi par des temps d’écoute, de soutien et d’orientation vers des structures partenaires. 

En créant un climat de confiance, nous permettions à ces femmes de se sentir en sécurité au sein de la maison pour leur donner les soins appropriés. Et, sur du plus ou moins long terme, si elles revenaient, pour créer un accompagnement bienveillant dans leur quête d’autonomie.

Activités

Inspirée par l’art-thérapie, j’ai également organisé des sessions dessin pour les participantes intéressées. Ces sessions étaient informelles et se déroulaient de manière simple : je m’installais à une table dans le centre de jour, je dessinais et celles qui le souhaitaient pouvaient me rejoindre. Dessiner peut être un excellent moyen de créer un contact avec quelqu’un. Lorsque nous créons, nous sommes concentrés sur notre tâche et sur les mouvements de notre main, ce qui peut nous aider à oublier nos inhibitions et à nous ouvrir à l’autre. De plus, en partageant cette activité créative, nous pouvons nous sentir plus à l’aise et plus en confiance : une situation qui permet l’établissement d’un premier échange. Aussi, le fait de dessiner peut être très relaxant et contribue à créer une atmosphère de bien-être et de détente, sans pression. 

Quels sont les moments les plus gratifiants que tu as vécu pendant ta mission de Service Civique ?

J’ai découvert la vie de la rue, la réalité – celle qui est cachée ou volontairement tue. J’ai vu des centaines de femmes, aux visages marqués par une vie qui ne les a pas épargnées mais qui ont pourtant le cœur sur la main et qui continuent d’avoir foi en l’être humain. Je me souviendrai des câlins sincères, des sourires sans dents, des fous-rires suite à des incompréhensions françaises/québécoises et de toutes leurs histoires. 

Le plus fou c’est que j’étais là pour elles mais je ne m’attendais pas à recevoir autant, à être aussi bien accueillie. On formait un grand tout, une “grande famille” : on parle de maison, on mange toutes ensembles, on s’écoute et on se questionne, et on apprend des unes et des autres – tout en maintenant le positionnement professionnel. C’était un mélange équilibré et sain entre l’atmosphère familiale et l’encadrement institutionnel.

L’équipe a joué également un rôle important dans ces moments-là. Je n’avais jamais eu des collègues (et responsables !) aussi compréhensives, à l’écoute et autant tournées vers l’être humain. Tout le monde se voyait pour qui on était vraiment, sans toute la superficialité qui peut exister. Et je trouvais juste ça incroyable.

Qu’as tu appris ou découvert grâce à ta mission de Service Civique auprès de La Rue des Femmes ?

En terme d’apprentissage, j’ai appris à aller au-delà des apparences et à mettre de côté mes a priori. Je pense que c’est humain d’avoir un moment de questionnement face à l’autre, pourtant l’apparence n’est qu’un masque et une fois ôté, il peut révéler des aspects surprenants. Dans la même idée, ma timidité a été mise à l’épreuve. En étant tous les jours stimulée par de nouvelles rencontres, je devais aller vers l’autre et abattre mes barrières. 

J’ai aussi appris à observer les émotions d’autrui (expressions faciales, postures, gestes, timbres de voix), à les déchiffrer et à agir en conséquence. Mais j’ai également pris conscience des miennes, je les ai nommées à moi-même et aux autres et les ai acceptées. En effet, pour construire des relations intervenante-participante ou collègue-collègue, exprimer ses émotions s’avère nécessaire et même bénéfique. Cela donne des clés sur la personne, la situation et favorise la création de liens de confiance.

J’ai également adopté de nouveaux comportements en étant influencée positivement par mes collègues de la structure La Rue des Femmes. Une leçon intéressante a été d’apprendre à poser des limites (tâche assez difficile pour ma part!). Dans le travail de l’intervention, c’est une chose cruciale : il faut savoir se respecter et intégrer du respect mutuel en communiquant nos limites. Déjà d’un, si le cadre n’est pas posé, il sera plus difficile de s’affirmer. Alors certes, ne pas poser des limites peut être bénéfique pour éviter le conflit ou paraître plus souple/cool. Néanmoins, si nos limites personnelles sont outrepassées plusieurs fois, il est possible que nous craquions (tristesse, colère), ce qui n’est pas le but. C’était un challenge important, et qui je pense, va m’être bénéfique même dans ma vie personnelle.

J’ai dû aussi accepter l’imprévisibilité et ne plus m’angoisser à cause d’elle.

Retrouvez l’intégralité de cet article sur Goldenturtes.fr

 

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