Article publié le 15 janvier 2024

Avec le programme Odyssart et la compagnie Institout, le metteur en scène Benoît Peillon et son équipe ont pu amener leur projet d’écriture de pièce de théâtre sur la flemme en sol québécois. En organisant des ateliers autour de la flemme avec des jeunes de la France et du Québec, la mobilité du mois de septembre-octobre a permis à la compagnie Institout de rencontrer des adolescents et adolescentes de Montréal afin d’enrichir de leurs expériences partagées l’idéation de leur prochain spectacle. L’artiste et autrice Mathilde Segonds est en charge de l’écriture de cette pièce qui implique la participation de 150 jeunes dans son processus de rédaction.

La compagnie Institout, fondée par Benoît Peillon

Fondée en 2013 par Benoît Peillon, la compagnie Institout se consacre à la jeunesse et offre des spectacles protéiformes, construit de façon transversale, en impliquant artistes, techniciens et professionnels. Le metteur en scène a un vif désir de s’adresser aux jeunes et de les consulter lors de l’écriture de ses spectacles. Le message véhiculé se veut nouveau, positif, inclusif et émancipateur. Institout s’intéresse à la dramaturgie contemporaine et au renouvellement des modes d’écriture du théâtre, dans une optique d’interpeller la jeunesse. Enfin, à l’image du projet Flemme qui se déploie sur le territoire de la France et du Québec, la compagnie conduit des projets de grande envergure dans une volonté d’enrichir les thématiques étudiées d’une approche pluridisciplinaire, collective et multiculturelle. Le projet Flemme s’inscrit dans cette perspective de réunir les expériences des adolescents et des adolescentes de la France et du Québec, ainsi que celles de différents intervenants du théâtre et du spectacle.

Le projet Flemme et l’apport d’Odyssart

Le programme Odyssart 2023 participe au financement du projet Flemme en permettant à Institout d’envoyer une équipe à Montréal durant les mois de septembre et octobre 2023, pour aller à la rencontre de jeunes québécois. Benoît travaille avec l’artiste-autrice Mathilde Segonds, l’acrobate Maxime Reydel, la circassienne Marica Marinoni, la comédienne Noémie Rimbert et l’illustrateur Gwenael Manac’h. Des ateliers d’écriture et de théâtre sont organisés avec les adolescents dans le cadre de la Semaine de la culture québécoise afin d’ouvrir des discussions autour de la flemme, dénominateur commun des jeunes français et des jeunes québécois. Benoît Peillon se questionne sur le phénomène de la flemme chez les adolescents. Que signifie cette envie de rester en marge, de refuser de participer au monde qui défile sous leurs yeux, ce désir de s’arrêter, de ralentir le temps, de contempler ? De quoi rêvent les ados ? Pour écrire et penser son prochain spectacle, le metteur en scène invite les participants à ses ateliers à partager leur expérience du monde, leur ressenti, afin de comprendre l’essence de cette paresse adolescente. Le séjour à Montréal est également une occasion pour Institout de créer des liens professionnels et artistiques avec des structures québécoises, comme le festival Rencontre théâtre ados de Laval (Qc).

Flemme sera une invitation à ralentir pour embarquer vers une terre de rêverie, dans une odyssée collective, joyeuse et ludique. Avec le projet Flemme, je souhaite raconter des histoires d’ados dans lesquelles tout le monde se reconnaîtra. Signe des temps, Le Petit Robert a annoncé que le terme « chiller » (de l’anglais « to chill » : prendre du bon temps à ne rien faire) fera son apparition dans son édition 2023. 

Questions aux lauréats

Comment s’est déroulée votre mobilité au Québec ? 

Notre mobilité s’est très bien déroulée, nous avons eu l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs culturels québécois : artistes, diffuseurs. Ces rencontres nous ont permis de tisser un maillage entre tous pour imaginer la suite en synergie.

Comment se sont déroulés les ateliers avec les jeunes ? 

Les ateliers furent très enrichissants, très vivifiants. Nous avons eu l’occasion de mener à la fois des ateliers d’écriture et des ateliers théâtre. Cela nous a permis de découvrir de nombreuses différences culturelles entre la France et le Québec.

Est-ce que le séjour à Montréal a donné lieu à des rencontres enrichissantes, surprenantes ? 

Ce séjour a donné lieu à de très belles rencontres, nous a permis de découvrir de nouvelles façons de faire, de penser et de créer et d’aborder l’adresse au jeune public. Les différences sont notables, et nous avons beaucoup à apprendre là-bas !

Quels sont les projets pour la suite ? D’autres mobilités en sol québécois sont-elles prévues ?

Pour la suite, les partenaires québécois vont venir en France à deux reprises cette année, et nous aurons l’occasion d’y retourner en avril pour aller au bout de notre projet ! Et 25 adolescents québécois viendront en France en juin dans le cadre de La flemme. 

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