Article publié le 22 avril 2024

Du 6 au 17 mars 2024, une dizaine jeunes professionnelles du cinéma ont été soutenues pour leur participation à Filministes, le festival du film féministe de Montréal. L’évènement, né d’une volonté de repenser et de contrecarrer les inégalités sexuelles, raciales et culturelles de l’industrie cinématographique, prend le pari d’une programmation entièrement consacrée aux femmes, aux personnes trans, non binaires, racisées, autochtones, en situation de handicap, queer, lesbiennes, etc. 

Deux participantes de l’édition 2024, Myriam et Elodie, témoignent de leur expérience. 

Myriam Pommier

Qu’est-ce qui vous a motivée pour réaliser cette mission en premier lieu ?

Le Festival Filministes est un évènement dont je suis déjà la programmation, participant moi-même à un festival de Films de Femmes à Rouen. Etant également militante féministe j’ai trouvé extrêmement encourageant que l’OFQJ recherche des professionnels du cinéma mais également des personnes engagées pour l’égalité femme-homme. La proposition permettait de découvrir une expérience de festival féministe à l’étranger, j’ai donc été vivement intéressée.

Qu’en avez-vous retiré personnellement et professionnellement ?

Cette expérience aura définitivement changé ma vie. Cette semaine à Montréal est arrivée tout juste après la fin de mon master en direction culturelle et après la dixième édition du Festival de Films de Femmes de Rouen dont je fais partie. L’enjeu était de découvrir de nouvelles personnes, canadiennes comme françaises, engagées pour une plus grande inclusivité dans le cinéma ; mais également, des manières différentes de programmer et d’animer des évènements culturels militants.
J’ai définitivement été convaincue que j’avais choisi le bon domaine, que dans le monde entier, des personnes réalisent, programment et militent et qu’il s’agit d’une véritable voie professionnelle. Je garderai un lien fort avec toutes ces personnes, dont certaines sont devenues des ami·es, et souhaite mettre en place une liste de contacts et un réseau international de personnes sous-représentées travaillant dans le monde du cinéma.
Je garderai lien fort avec l’équipe du festival Filministes, afin de faire rayonner en France, leurs engagements et l’ensemble des outils brillants mis en place pour garantir des espaces safe, inclusifs et militants dans les évènements culturels du monde du cinéma. Je remercie du fond du cœur l’OFQJ et le festival Filministes de nous avoir permis de vivre une expérience si inspirante et riche en sororité et adelphité.

Elodie Beaumont Tarillon

Quelles activités avez-vous préférées dans cette mission et pourquoi ?

J’ai beaucoup aimé les délibérations entre juré·es car c’était totalement inédit pour moi et cela m’a permis d’appréhender la façon dont de tels choix peuvent s’opérer, ce qui m’a permis d’en apprendre davantage sur l’envers du décor des festivals auxquels j’envoie mon propre film. J’ai également aimé les temps de projections, ainsi que les rencontres professionnelles.

Qu’est-ce qui vous a motivée pour réaliser cette mission en premier lieu ?

Je souhaitais traverser pour la première fois l’Atlantique, tout en découvrant une ville dont j’avais beaucoup entendu parler.

Qu’en avez-vous retiré personnellement et professionnellement ?

J’ai appris à me dépasser, j’ai réalisé que je suis capable de faire un long voyage et un séjour totalement seule dans un pays étranger de l’autre côté de l’Atlantique. J’ai fait de superbes rencontres avec des femmes dont je partage les valeurs, la sensibilité, dont j’ai apprécié l’ouverture d’esprit, la légèreté, la bienveillance, avec à l’esprit l’envie de réitérer l’expérience en France et partout ailleurs, dans mon milieu professionnel et mon quotidien.

La 7e édition du festival Filministes 

Le concept du festival est de proposer un contrepoids de qualité à l’offre cinématographique traditionnellement répandue en sélectionnant des films réalisés par des personnes sous-représentées dans l’industrie du cinéma et traitant des réalités particulières à ces personnes.

Chaque projection est encadrée par une discussion en présence d’invité·e·s choisies pour leur connaissance ou leur expérience des enjeux sociaux, politiques et esthétiques soulevés par les œuvres présentées. Ces discussions avec le public, auxquelles ont contribué plus de 200 personnes depuis 2015, font du FF un espace idéal pour le partage, le relai et la progression des idées féministes. En ce sens, nous participons à la démocratisation de la culture en permettant aux citoyen·ne·s de découvrir des films de tous genres, à propos desquels il leur est possible de s’exprimer.

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