Marine Elek, membre de la délégation OFQJ Femmes Francophones et dirigeante de la chaîne de télévision française Cap Canal, crée l’Union des Télévisions Educatives Francophones (UTEF), en collaboration avec le fondateur d’une chaîne éducative au Sénégal, monsieur Assane Mboup, et le dirigeant de la chaîne de télévision française éducative GKV en République Démocratique du Congo, monsieur José Mambwini.

Créée depuis le 3 octobre dernier, l’UTEF s’inscrit dans une démarche citoyenne au service de la population en mettant à disposition de tous des contenus pédagogiques en langue française. En effet, les télévisions membres de l’UTEF vont proposer des programmes éducatifs spécifiques aux attentes du 2ème Objectif du Millénaire défini par l’UNESCO qui est d’assurer l’apprentissage des fondamentaux : apprendre à lire, à écrire et à compter.

Cette nouvelle chaîne télévisée francophone, entend aussi analyser l’impact des programmes sur les publics visés (écoles, associations, grand public) et apporter des informations utiles à la population locale en terme de santé (prévention, protection maternelle), de sujets de société et de respect des droits de l’homme.

Plus largement, l’UTEF a pour objectif de se développer en Afrique en rassemblant d’autres télévisions et associations pédagogiques. Leur but est aussi de participer au prochain Sommet de la Francophonie qui se réunira à Dakar les 28 et 29 novembre prochain.

 

[img_assist|nid=8003|title=|desc=|link=none|align=middle|width=474|height=267]

Entretien avec Marine Elek concernant cette nouvelle initiative francophone

 

La télévision comme vecteur de savoir(s) et ambassadrice de la Francophonie

Marine Elek est une productrice audiovisuelle chevronnée. Fort de ses dix ans d’expérience dans ce secteur, elle est actuellement directrice générale de la Societé  LYON Tv Câble qui gère la chaine de télévision éducative Cap Canal. Humaniste, créative et toujours en quête de coopération professionnelle,  Marine a fait de l’Education son cheval de bataille. Grâce à l’Office franco-québécois pour la jeunesse, elle a participé en 2013 au Forum Mondial des Femmes Francophones. Son dernier projet initié lors de cette expérience vient d’aboutir.

Comment avez-vous pris connaissance de l’événement « Forum Mondial des Femmes Francophones » ? Quelles étaient vos motivations pour y participer ?

J’ai appris cet événement via PRODIJ à Lyon (Programme de Développement des Initiatives des Jeunes) et j’ai proposé ma candidature à l’OFQJ dont l’offre était de participer à une délégation de 40 jeunes femmes francophones travaillant autour de 3 volets : la violence faite aux femmes, l’entrepreneuriat féminin et l’Éducation. En tant que directrice d’une chaîne de télévision éducative le volet « Éducation » a eu ma préférence, car pour moi il est une réponse aux autres volets. C’est la base, le socle !

Qu’est-ce que cette expérience vous a apportée  personnellement et professionnellement ?

Personnellement, ce fut de très belles rencontres humaines avec d’autres femmes de ma génération, des échanges et des partages très chaleureux. Pour le clin d’œil ce fut la première fois que je me rendais à l’Élysée! Sur le plan professionnel, ce fut l’occasion de mûrir ma réflexion sur le rôle des médias et de l’Éducation aujourd’hui au sein de la Francophonie.

Une rencontre, un moment vous a t-il marqué ?

L’intervention du Docteur Mukwege qui « répare » les femmes victimes de viol lors des conflits dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Que signifie « la Francophonie » pour vous ?

Le partage de valeurs humanistes communes.

Vous venez de créer l’Union des Télévisions Educatives Francophones (UTEF), D’où vient cette idée et comment est-elle née ?

C’est vraiment une idée qui a pour point de départ ce forum. Je m’interrogeais à l’époque sur le rôle d’une chaîne de télévision éducative franco-française sur le modèle de Cap Canal que je dirige. Cette télévision connaît actuellement des difficultés de reconnaissance et de visibilité. Cet à ce moment-là que je me suis dit qu’une chaîne de télévision éducative francophone inscrite dans un projet de solidarité internationale pourrait être une réponse concrète à l’un des objectifs du Millénaire pour le Développement et l’Après 2015 : l’Education pour tous. Nous avions déjà un partenariat avec une chaîne de télévision en RDC qui s’appelle GKV TV fondée par José Mambwini à qui on offrait des émissions. Puis j’ai rencontré par hasard Assane Mboup qui a crée le projet de télévision éducative Télé-Ecole au Sénégal. C’est de là qu’est née l’idée de nous réunir pour fédérer d’autres télévisions éducatives francophones et mettre en commun des contenus validés par un comité scientifique afin de répondre concrètement à cet objectif philanthrope. Prochaine étape pour l’UTEF, le Sommet de la Francophonie qui va avoir lieu dans un mois à Dakar.

Avez-vous d’autres projets en cours ?

Oui en effet, je suis à fond sur un nouveau projet! Je travaille actuellement avec mon associé marocain pour créer une nouvelle chaîne de télévision éducative et culturelle en langue française et en langue arabe dont l’objectif et de rapprocher nos cultures dans une démarche bienveillante et apaisée. Ses objectifs : éducation à la tolérance dans le respect des différences, éducation à l’image etc…  Cap Canal s’arrête bientôt donc la nouvelle chaîne biculturelle va voir le jour début 2015 !

Des conseils ou un message pour ceux qui souhaiteraient mener des actions/des projets en faveur de l’éducation pour tous ?

Il faut penser aux différentes manières de transmission du savoir et des connaissances pour pouvoir répondre de façon très pragmatique à cet objectif. L’école est parfois trop éloignée et les jeunes filles craignent parfois de se rendre seules aux cours de la faculté le soir. Les MOOCs (formation en ligne ouverte à tous) pour l’enseignement supérieur est par exemple un bon moyen encore faut-il avoir une bonne connexion Internet. L’apprentissage, tout d’abord des fondamentaux, lire, écrite et compter est la base ! Pour nous la télévision est une transmission possible et nous serions ravis de pouvoir discuter avec tous les acteurs qui travaillent autour des ces questions. Et comme le disait Mandela ; « L’Education est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».

 

L’OFQJ encourage ce nouveau projet de coopération éducative dans l’espace francophone qui associe la promotion de l’éducation et la coopération professionnelle, atouts majeurs pour la jeunesse d’aujourd’hui et de demain.

Marine Elek, membre de la délégation OFQJ Femmes Francophones et dirigeante de la chaîne de télévision française Cap Canal, crée l’Union des Télévisions Educatives Francophones (UTEF), en collaboration avec le fondateur d’une chaîne éducative au Sénégal, monsieur Assane Mboup, et le dirigeant de la chaîne de télévision frança

Blandine Damien

date de création : 2014-11-12 13:21:17

Share This